L’ENERGIE SUBTILE

Nous avons vu comme l’apparition et le développement du tantra finirent par donner naissance au hatha yoga comme pratique d’une conscience corporelle. 

Plutôt que de débuter à l’aide de la méditation ou d’autres pratiques, les premiers yogis du hatha travaillèrent à partir de l’expérience de leurs corps physiques pour évoluer à travers les couches de l’être qui semblaient dissocier leur ressenti d’être individuel, corps et esprit, en relation avec les éléments naturels ou le divin

Ils entreprirent cette exploration en puisant dans la profondeur de l’antique sagesse nichée dans les Upanishad et le large éventail de traditions ésotériques que manifestaient des rituels, des chants et des récits, à l’aide d’un élargissement de la conscience et de l’être qui nous restitue encore aujourd’hui les concepts primordiaux d’anatomie et de physiologie tirés de la perspective traditionnelle yogique

Pour beaucoup, ces concepts gardent une traduction littérale, alors que d’autres les considèrent et les utilisent dans la pratique et dans l’enseignement comme des idées symboliques qui vont aider à dresser le schéma d’autotransformation à travers la pratique du hatha yoga. 

La motivation primordiale du yoga, telle que l’a exprimée Krishna face à Arjuna sur le champ de bataille de l’Inde ancienne (dans la Bhagavad-Gita) était de dépasser l’illusion du soi pour se fondre dans le Soi réel, l’atman

Dans les Yoga sūtras , Patañjali offre une explication plus fine de la nature de cette auto-illusion – kleshas (afflictions - souffrances, entraves) – qui nous piège dans un état confus d’aliéné. 

Une telle ignorance – avidya – nous retient prisonnier dans une représentation du soi assimilé à notre esprit et à notre existence matérielle. 

À travers des siècles d’essais et d’erreurs, des yogis « découvrirent qu’il était en leur pouvoir d’en finir avec cette fausse identification douloureuse en retrouvant les étapes de constitution du soi humain à travers les couches de réalité, depuis le plan physique le plus brut avec lequel nous nous identifions présentement, jusqu’aux plans les plus affinés de pure conscience ».

Au fil de ce processus de découverte, les anciens yogis décrivirent avec précision un système d’être énergétique qu’il devenait possible de cultiver consciemment

Ils élaborèrent un système complexe de médecine scientifique riche de théories d’anatomie et de physiologie, tout à la fois mystiques, symboliques et pratiques. 

LES CINQ enveloppes - les KOshas

 Le concept globalisant en anatomie subtile veut que l’énergie de chaque être corporel soit contenue dans un ensemble de cinq fourreaux imbriqués, les koshas, qui déterminent trois « corps ». 

 La modélisation du kosha, évoqué pour la première fois dans la Taittiriya Upanishad contribue à planifier le voyage intérieur du yoga. 

Parce qu’ils débutent par la périphérie de votre corps physique puis s’enfoncent au cœur de votre être en tant qu’âme incarnée, les koshas ne s’apparentent pas à un modèle anatomique du corps en tant que tel, mais représentent plutôt, comme le note Shiva Rea:

« une métaphore qui aide à décrire ce que l’on ressent à pratiquer le yoga de l’intérieur – le processus qui consiste à aligner ce qu’en un langage moderne nous dénommons souvent “mental, corps et esprit” ou bien “connexion mental-corps” ». 

Par le recours à cette typologie pour conceptualiser la nature de l’être, le yoga contribue à placer le corps, le souffle, le mental, la sagesse et l’esprit (le bonheur) en harmonie. 

 Ensemble énergétique, les composants des cinq fourreaux existent simultanément, comme les fils d’une tapisserie (tantra). 

Le hatha yoga est le moyen de devenir conscient de cet assemblage tissé de l’existence où se connectent les corps physique et subtil, une conscience toujours plus aiguë d’un état d’être pleinement heureux. 

LE CORPS PHYSIQUE 

1.Le kosha annamaya s’apparente au fourreau du physique en soi, ainsi qualifié parce que nourri par l’aliment ( anna , «nourriture», maya , «empli de»). C’est de là que débute le hatha yoga dans notre pratique, l’exploration du corps physique. Mais il ne s’agit que du commencement. C’est une dimension de l’existence à travers laquelle nous expérimentons la matière, combinaison d’énergie et de conscience, quoique nous restions peu conscients de cette interconnexion. Le yoga n’émerge qu’à partir du moment où nous commençons à explorer et à ressentir le corps physique à travers ses multiples connexions avec les corps énergétique, intellectuel et bienheureux. 

LE CORPS SUBTIL 

2. Le kosha pranamaya , le fourreau d’énergie, connecte le corps physique aux autres koshas. Il vitalise et unit corps et mental. Sa substance prana, la force vitale, imprègne l’organisme tout entier et se manifeste dans le flux et le mouvement constants de la respiration. Composant du corps subtil, le prana, parce qu’il se diffuse à travers des milliers de nadis, ou canaux d’énergie, ne se voit ni ne se touche. Il soutient tout le système physique et énergétique. Tant que cet élément vital subsiste dans l’organisme, la vie demeure. 

Le kosha pranamaya est associé au plan physiologique aux systèmes respiratoire et circulatoire, mais il ne se réduit pas à eux, pas plus qu’il ne participe à leur nature. Lorsque nous enseignons le pranayama, à nous de faire en sorte que nos élèves amplifient cette énergie et la dirigent pour nourrir une interaction plus fluide et harmonieuse entre leurs koshas, dans une intégration du corps, du mental et de l’esprit. Travailler à l’aide du souffle de notre corps physique à l’exploration des asanas – jouer avec, se les approprier, les affiner, les laisser se déployer – étend notre sensibilité au-delà du corps physique. En érigeant le prana en source et en guide, nous commençons à ressentir ses expressions les plus subtiles, ce que l’on appelle « prana vayus », chacune dotée d’un mouvement et d’un effet uniques. 

3. Le kosha manomaya comprend le manos , le « mental », et les cinq sens porteurs des capacités de pensée et de jugement. En association avec le cerveau et le système nerveux, le kosha manomaya assure la différenciation des humains par rapport aux autres organismes vivants. Parce qu’il possède le pouvoir de différenciation, il est cause de distinctions, comme entre « moi » et « le mien », à partir de quoi il suscite liberté ou contrainte. Le souffle assure la médiation entre ce fourreau et le corps physique : nous le ressentons quand un effort mental gêne ou altère la respiration et le bien-être, ou lorsque cette même respiration conduit au ressenti d’une unité entre le corps-mental et l’impression d’une paix intérieure. 

4. Le kosha Vijnanamaya , qui signifie « constitué de vijnana », autrement dit « sagesse », renvoie à la dimension réflexive de la conscience capable de distinguer, de déterminer, de vouloir. En interaction avec les organes de la perception, ce fourreau nous donne le ressenti de l’individualité . Cette dimension réflexive de la conscience, vijnanamaya, se manifeste quand nous commençons à ressentir plus profondément les choses en nous et le monde lui-même. Ce « fourreau de la sagesse », comme l’on désigne quelquefois vijnanamaya, s’identifie toujours au corps, soumis au changement, à l’insensible, au « pensant ». Au moment où les corps physique et subtil sont ressentis comme ne formant plus qu’un, il se produit une profonde prise de conscience de l’unité de soi avec la nature, de l’ego avec le divin. Lorsque ce ressenti est submergé et ne tient plus qu’à un souvenir, manos, l’identité rejoint l’ego, le kosha vijnanamaya, et non le suprême Soi. Mais lorsque « le sujet du ressenti se dissout dans le vécu de l’instant », selon l’expression de Shiva Rea, anandamaya se met à briller. 

LE CORPS CAUSAL 

 5. Tiré de la racine ânanda , « bonheur », le kosha anandamaya, dans les Upanishad , est cité comme karana sharira , soit le « corps causal ». C’est la conscience partout présente, qui fut de toute éternité et perdurera à jamais, même quand le mental, les sens et le corps sont endormis. Il se manifeste comme un éclat du divin, le bonheur absolu, que l’on ressent aux instants de paix intérieure calme et tranquille.  

LE PRANA 

Le prana relève de bien des descriptions : c’est l’énergie qui imprègne l’Univers dans les moindres recoins. C’est l’énergie physique, mentale, intellectuelle, sexuelle, spirituelle et cosmique. Ce sont toutes les énergies de vibration. Toutes les énergies physiques, de la chaleur, de la lumière, de la gravité, du magnétisme, jusqu’à l’électricité. C’est l’énergie cachée ou potentielle de tous les êtres. C’est ce qui déclenche toute activité. C’est l’énergie qui crée, protège et détruit. La vigueur, la puissance, la vitalité, la vie même et l’esprit. C’est le souffle de vie de tous les êtres dans l’Univers. Le moyeu de la roue de la vie. L’être et le non-être. Et ce ne sont là que quelques définition s que globalement nous entendrons comme la référence à la force de vie qui imprègne tous les êtres vivants et l’énergie vitale de tous les processus naturels de l’Univers. 

 À tout le moins, nous voilà avertis de son importance que nous trouvons synthétisée dans un vieux récit védique consacré au prana dans l’ Upanishad Chandogya

Dans ce récit, nos cinq facultés naturelles essentielles – le mental, le souffle (prana), la voix, nos oreilles et nos yeux – se disputent sur le point de savoir qui, parmi eux, est le plus important. 

Ce faisant, ils renvoient à l’humaine condition ordinaire qui veut que nos facultés ne soient pas intégrées, mais se concurrencent pour mobiliser notre attention. Pour trancher le différend, elles convinrent toutes de quitter le corps tour à tour pour vérifier laquelle des absences se fera le plus ressentir. Pour faire bref, c’est le prana qui sortit vainqueur : sans le souffle, point de vie. Mais associer le prana au souffle va plus loin que l’air que l’on respire. 

Des Védas au Pradipika en passant par les Sūtras , le souffle se décrit comme le seuil d’entrée au monde des courants énergétiques vitaux générés au sein du corps humain qui contrôlent tous Upanishad comme composante du royaume physique mondial, soutien du corps, mère de la pensée et par conséquent du mental. 

 L’ Upanishad Taittiriya décrit le prana sous la forme de cinq expressions énergétiques, ou fonctions, les vayus: 

Il existe plusieurs moyens efficaces de mobiliser consciemment les vayus au fil des pratiques de yoga ou de méditations guidées.

 LE VAYUS

 1. Prana-vayu , au milieu du centre du cœur spirituel, s’éveille sous l’effet du pranayama ujjayi qui le diffuse dans tout le corps. Prana-vayu contrôle la zone depuis la gorge jusqu’au centre du cœur, en association avec le bandha jalandhara , et règle la prise de souffle et l’énergie. Le pranayama ujjayi va guider les élèves dans le flux de conscience et sera donc le moyen effectif de les aider à mieux appréhender le bandha jalandhara, lequel, en retour, contribuera à assurer l’équilibre d’énergie qu’ils vivent dans leur pratique. 

 2. Apana-vayu est la force énergétique de l’expiration qui commande l’élimination du déchet. Elle agit dans les reins, le colon, le rectum, la vessie et les organes génitaux pour aider à maintenir l’équilibre du système. Son fonctionnement est amplifié par les actions d’enracinement produites par les asanas debout et l’affinement du bandha pada et du bandha mula . Pousser les élèves à accorder leur attention à ces actions énergétiques, au plein accomplissement de chacune et à toutes les expirations va renforcer leur ressenti d’ancrage sur les bases, et par conséquent le sentiment d’une plus grande finalité et de clarté d’action. 

3. Samana-vayu contrôle la région du cœur au nombril. Voilà l’énergie qui attise notre feu intérieur, en association avec le chakra manipura et notre volonté ardente d’être au monde. En pratique de l’asana, vous guiderez l’éveil des élèves et l’équilibre du samana-vayu par un travail centré sur l’abdomen par lequel les pratiquants seront poussés à explorer largement et en profondeur l’énergie en mouvement au centre de leur ventre. Sur-activer le feu par un resserrement du ventre va conduire à un manque de discernement et même à une colère violente qui vont traduire la façon dont on manifeste son énergie dans la pratique et dans la vie. Le pranayama kapalabhati constitue un levier efficace pour attiser le feu. Il doit être utilisé avec mesure. Explorer le sens de la stabilité et du bien-être tout en travaillant vigoureusement au cœur aboutira à un meilleur équilibre en samana-vayu. 

 4. Udana-vayu commande la région de la gorge à la tête. En association avec le chakra vishuddha , udana-vayu est la force énergétique qui expulse le souffle et nous donne le moyen de nous exprimer par la voix. S’il est en déséquilibre, il conduit à un discours discontinu ou incohérent. L’effet purificateur de la pratique de l’asana et du pranayama va réguler le flux de l’udana-vayu. Apprendre aux élèves à pratiquer le pranayama ujjayi, à la fois puissant et léger, constituera le moyen efficace de les aider à trouver un équilibre énergétique approfondi qui ouvre à une expression de soi à la fois plus limpide et plus facile. En donnant priorité à des pratiques de visualisation et de méditation bien guidées, vous serez en mesure d’offrir à vos élèves un mode exploratoire encore plus affiné de l’udana-vayu. 

5. Vyana-vayu , en conjonction avec l’élément eau, irrigue le corps entier, en tant que force d’unification de tous les autres prana-vayus. C’est cette qualité d’énergie qui donne à chacun le sentiment d’être entier, intégré. Même s’il agit à la surface du corps pour nous donner le sens des limites dans une interaction sociale, il gouverne aussi notre maîtrise intérieure de l’équilibre et de la coordination. La pratique équilibrée de l’asana, du pramayama et de la méditation pousse le vyana-vayu à un meilleur équilibre et à une expression créative de vie – fondée sur le chakra sva-dhisthana – dont le flux se révélera plus naturel. Un enseignement à des groupes équilibrés sur le plan énergétique, qui va encourager créativité, entrain et adaptabilité dans l’exploration du yoga par chaque élève, constitue un moyen d’efficace de stimuler le flux équilibré du vyana-vayu. 

LES NADIS 

L’énergie de la force vitale du prana coule tout au long du pranamaya kosha par un réseau de fins canaux subtils (ou artères, ou tiges), les nadis, qui ne signifient rien d’autre que « canal » ou « veine », de la racine nad , « flux », « mouvement ». 

Impossible de décompter physiquement le nombre des nadis, mentionnées pour la première fois dans les Upanishad vers le VII e siècle avant J.-C. comme éléments d’une physiologie mystique, ni de montrer où elles se trouvent. 

 Pourtant, la littérature traditionnelle cite des nombres spécifiques et dresse même les cartes des canaux où elles sont représentées sous la forme de lignes incroyablement serrées qui maillent le corps entier : 72 000 dans le Hatha yoga Pradipika , 350 000 dans le Shiva samhita . Sous l’influence probablement du livre d’Arthur Avalon, La puissance du Serpent 2 (Avalon, 1974), le chiffre communément retenu reste celui de 72 000. 

Tous les nadis ont pour origine le kanda (« bulbe »), proche de la naissance de l’épine dorsale. 

Le Shiva Samhita souligne l’importance de dix d’entre elles, tandis que le Goraksa sataka et le Hatha yoga Pradipika en citent plus de quatorze particulièrement importantes. 

 Les descriptions originales se révèlent des plus obscures, drapées sous un langage qui tente d’exprimer par les mots des phénomènes étrangers à la description verbale, si ce n’est sous la forme de termes symboliques des plus fleuris, typiques du livre d’Avalon. 

Parmi des milliers de nadis, il en existe trois des plus importantes : sushumna , ida et pingala . 

Le Sat-Cakra-Narupana , l’un des tout premiers textes consacrés à l’énergie subtile, dénomment ces nadis sasi, mihira, susumna . 

La nadi sushumna s’élève depuis la base de l’épine dorsale, elle offre « la beauté d’une chaîne de lumière et, fine comme la fibre d’un lotus, elle brille dans les esprits des sages. Elle se révèle extrêmement subtile. L’éveilleuse du savoir pur. L’incarnation de toute béatitude, dont la nature vraie est la conscience pure » (Avalon, 1974). Prana-vayu se déplace à travers la nadi sushumna pour énergiser l’épine dorsale, les nerfs et le cerveau tout en connectant l’énergie pranique de toutes les autres nadis au sein du troisième œil. 

Les nadis ida et pingala vont et viennent en s’entrecroisant au sortir du kanda « à l’image de la double hélice de notre ADN » (Bailey, 2003), elles s’étendent à partir du troisième œil dans les narines gauche et droite. La qualité rafraîchissante, vibrante, de la nadi ida, qui naît et se termine au côté gauche du corps physique, nourrit ce corps d’énergie pranique. 

Cette nadi ida, que l’on associe volontiers au canal « lune » pour sa nature douce, passe pour réguler le système nerveux sympathique, pour apaiser l’esprit, emplir nos caractéristiques les plus tendres. 

La nadi pingala, qui naît et se termine au côté droit du corps, renvoie au canal « soleil », elle est porteuse d’une énergie forte. Elle gouverne le système nerveux parasympathique. 

Quand les nadis sont bloquées, le prana ne peut plus circuler librement à travers le corps subtil, d’où des déséquilibres de nos processus physiques et mentaux. 

Exprimé en des termes davantage yogiques, l’on dira que lorsqu’un dysfonctionnement survient dans le kosha pranamaya, les koshas annamaya et manomaya en subiront la conséquence et finiront par se déconnecter. 

L’ouverture de toutes les nadis, le travail en faveur d’un flux équilibré d’énergie à travers les nadis ida et pingala, l’éveil au mouvement du prana – sous la forme de l’énergie kundalini shakti – le long de la nadi sushumna conduisent à une extase bienheureuse. 

Les nadis sont de fait purifiées et ouvertes par les pratiques d’asana, de pranayama et de méditation. 

LES BANDHAS 

C’est la littérature tantrique qui fut la première à décrire les bandhas (littéralement, bandha signifie « lier »), des contractions musculaires générées dans le corps physique qui freinent la circulation du prana dans le corps subtil. 

Trois bandhas essentiels – mula, uddiyana, jalandhara sont recensés dans le Hatha yoga Pradipika et le Gheranda samhita . 

Il est indiqué qu’ils doivent s’accomplir assis, surtout en conjonction avec les pratiques du pranayama, mais jamais avec d’autres asanas. Le mode d’accomplissement des trois bandhas majeurs s’énonce classiquement ainsi : 

• Bandha mula – le Gheranda samhita énonce que « le sage yogi devrait appliquer une pression au périnée à l’aide du talon de son pied gauche et imprimer un léger appui du nombril plexus contre la colonne vertébrale », puis « presser fortement le pénis du talon droit. Cette mudra anéantit la décrépitude (!), il a pour appellation bandhamula » (Mallinson, 2004). Le Hatha yoga Pradipika ajoute : « Il faut contracter puissamment l’anus de façon que cet apana-vayu circule vers le haut… » (Muktibodhananda, 1993). 

• Bandha uddiyana – littéralement, « tirer vers le haut ». Le Gheranda samhita indique de « tirer l’abdomen en retrait au-dessus du nombril de façon que le grand oiseau [shakti] ne cesse son vol vers le haut. C’est uddiyana-bandha, le lion contre l’éléphant de la mort » (Mallinson, 2004). Le Pradipika insiste sur l’« élévation du nombril » (Muktibodhananda, 1993). 

• Bandha jalandhara – le Pradipika et le Gheranda samhita enseignent au yogi de « contracter la gorge et poser le menton sur la poitrine » (Muktibodhananda, 1993 ; Mallinson, 2004). Quand ils sont pratiqués ensemble, les trois bandhas majeurs suscitent mahabandha (le « grand bandha ») : « Par la contraction de l’anus, en accomplissant le bandha uddiyana, en fermant l’ida et la pingala à l’aide de jalandhara, sushumna entre en action. Une façon d’immobiliser le prana et la respiration. Alors, la mort, le grand âge et la maladie sont vaincus. » (Muktibodhananda, 1993). Il est dit qu’il s’agit du moyen le plus sûr d’obtenir l’équilibre et l’union entre le mental et le corps. 

Bon nombre d’enseignements d’aujourd’hui insistent sur la mise en œuvre des bandhas à travers la pratique des asanas, mais la question est sujette à débat (parfois polémique) sur le point de savoir comment, quand et à quel degré. 

L’on discute aussi beaucoup autour des mobilisations musculaires et des autres éléments du corps physique qui interviennent pour chaque bandha, comme sur leurs effets. 

LES CHAKRAS 

Selon les yogis du hatha, les rencontres des nadis majeures, quand elles s’élèvent en spirale le long de la colonne vertébrale, déterminent l’essor des chakras (« les roues »), les centres psycho-spiritual-énergétiques majeurs du corps subtil. 

Comme toute chose dans le monde du yoga, la question des chakras soulève bien des discussions, voire des vues conflictuelles sur ce qu’ils sont, la façon dont ils agissent, leur nombre, leur localisation – quand l’idée même de localisation ne fait pas l’objet d’une remise en cause. 

Les modélisations des chakras, telles qu’elles apparaissent dans les travaux historiques, philosophiques et littéraires, passent d’un nombre aussi réduit que cinq chakras à une infinité au sein du corps subtil. 

Dans la littérature yogi traditionnelle, l’indication de l’existence de chakras à l’intersection de chaque nadi voisine avec la liste des chakras majeurs. Leur nombre, alors, court ordinairement entre cinq et huit. 

Le modèle tantrique, développé vers le XI e siècle, et que décrit le Sat-Cakra-Nirupana , bénéficie du plus large accueil. 

Il donne sept chakras qu’il définit comme des émanations de la conscience divine.

Tout comme le mouvement du prana est ressenti dans le corps physique et dans notre conscience mentale alors même qu’il demeure invisible, les chakras sont l’expérience énergétique et spirituelle de centres psychiques, ils ne relèvent pas de localisations physiques palpables, discernables par rayon X ou résonance magnétique. 

Les chakras se corrèlent avec la plupart des plexus nerveux du corps physique. 

Quelques écoles de pensée associent les chakras à des sensations particulières à l’intérieur du corps. D’une façon générale, ils sont corrélés à des qualités psychologiques, émotionnelles et mentales. 

Lors d’une conférence en 1932, Carl Jung souligna l’idée qu’ils 

« symbolisent des faits psychiques de grande complexité qu’il nous est impossible actuellement d’exprimer autrement qu’en images » .

Quant à savoir si les relations induites par ces symboles se révèlent utiles, la pratique personnelle nous fournira la meilleure réponse. 

Les chakras entrent dans un système d’énergie bien plus fort que le corps physique. 

Traditionnellement, l’on dit que l’éveil des chakras dépend de l’ouverture d’une source d’énergie plus haute que celle que le corps physique se révèle capable de produire, qu’il exige un degré de concentration de conscience.

L’éveil de la kundalini exige que le prana pénètre la sushumna – le canal énergétique central du corps subtil. 

Tant que l’énergie vitale d’un être et sa conscience s’identifient au corps physique, le prana ne peut entrer dans le canal de la sushumna. 

Déclencher la kundalini implique l’état de samadhi – dans lequel l’être éveillé connaît l’équivalent d’une transe, le huitième segment de l’ashtanga yoga. 

À la racine du yoga, se love le concept de kundalini-shakti, l’énergie de force vitale latente qui repose dans le corps subtil. 

Lorsque la conscience n’est que normale, cette énergie reste dormante. Lorsque cette énergie cosmique est éveillée par le mouvement conscient du prana via les nadis ida et pingala, qui unissent les composants féminin et masculin de la nature d’un être, elle s’épanouit à travers le canal sushumna, cause d’une extase de béatitude. 

Pour y parvenir, il faut un équilibre au sein de chacun des chakras que traversent ida et pingala. 

• Le chakra muladhara – localisé autour de la base de la colonne vertébrale, entre l’anus et l’appareil génital. Il symbolise notre condition psychique du moment, il est lié à notre conscience normale du corps physique, pris dans le réseau de forces terrestres. Il tient au pouvoir cohésif de la matière, à l’inertie, à l’instinct, à la sécurité, à la survie et au potentiel humain de base. 

• Le chakra svadhisthana – localisé autour des parties génitales, le chakra svadhisthana intéresse l’émotion basique, la sexualité et la créativité. Lorsque la kundalini-shakti s’exprime, nos émotions entrent en vibrations que va traduire une expression physique, laquelle nous ouvre à des ressentis de contrôle physique, de plaisir et d’expression. Parce que le désir sexuel est sublimé, nous avons le moyen de cultiver et d’apprécier le simple flux et la saveur de cette énergie, comme le mouvement du délice. 

• Le chakra manipura – dans la région lombaire à hauteur du nombril (le plexus de l’épigastre). Il est dévolu à la transition de l’émotion simple ou basique vers une plus complexe, à l’énergie, à l’assimilation et à la digestion. Il correspond aussi aux fonctions assurées par le pancréas et les glandes surrénales par leur couche externe, le cortex surrénal. 

• Le chakra anahata – dans la région du cœur, siège du prana. Il est relié aux émotions, à la compassion, à l’amour, à l’équilibre, au bien-être. Il dépasse les émotions personnelles au profit du ressenti de l’amour à travers les fluctuations émotionnelles, il est amour en soi. 

• Le chakra vishuddha – dans la gorge, il concerne la communication et la croissance, cette croissance que l’on peut tenir pour une forme d’expression, tout comme rester silencieux, perdre sa voix à soi dans la parole divine. 

• Le chakra ajna – situé entre les sourcils, ajna est associé au temps, à la connaissance et à la lumière, à la capacité d’apprendre à vivre comme une pure idée, sans le besoin d’un corps. 

• Le chakra sahasrara – au sommet de la tête. Il passe pour être le chakra de la conscience, symbolisé par un lotus aux mille pétales. Il signifie le devenir de l’« un » allié à l’infini. 

LES DOSHAS 

Quand le prana se manifeste dans le corps physique, il se déplace de diverses façons selon les individus, tributaire des circonstances de chacune des existences. 

En ayurvéda, la manifestation du prana dans le corps est rendue compte par l’interaction énergétique des éléments universels : 

l’air, le feu, l’eau, la terre et l’éther. 

La roue des saisons influence également le prana.

Les éléments nous offrent des qualités distinctes, du chaud au froid, du sec au mouillé, du léger au pesant, du dur au doux, de même que des tendances fonctionnelles, comme l’assise au sol ou la flottation, le spacieux ou le contraint. 

 La façon dont ces éléments interagissent crée des schémas selon trois expressions du prana au sein du corps physique, dénommées doshas (littéralement « déviations »). 

Les trois principaux doshas sont les vata, pitta et kapha qui forment ensemble les tridoshas (« trois doshas »). 

Tous les processus à l’œuvre dans le corps physique dépendent de l’équilibre des doshas. 

L’un des doshas va avoir tendance à dominer au sein d’un individu, ce qui va déterminer chez lui ou elle une constitution doshique spécifique. Il arrive que deux doshas se montrent d’égale valeur, voire que les trois s’équilibrent. 

La constitution est alors qualifiée de « tridoshique ». L’ayurvéda constitue une science du corps largement fondée sur le regard porté aux individus à travers le prisme de leur constitution doshique. 

C’est à travers la combinaison des éléments basiques que sont déterminés les doshas : 

• Vata , semblable à vayu, s’active de la combinaison de l’air et de l’éther de façon à créer la subtile énergie de mouvement dans l’esprit et le corps. Il gouverne la respiration, la circulation du sang, l’activité du muscle et des tissus et jusqu’à l’agitation des pensées dans l’intellect. Par l’activation du système nerveux quand le vata est en bon équilibre, il est une source de créativité, d’enthousiasme et d’adaptabilité. Un excès de vata conduit à la peur, à l’inquiétude et pousse à l’insomnie. 

• Pitta naît du feu (et d’une petite quantité d’air tout comme le feu exige de l’air), génère la chaleur qui contrôle la digestion, l’absorption, le métabolisme et la transformation dans le corps et dans l’esprit. Dit autrement, la chaleur dans le corps est le produit de l’activité métabolique qui place ce processus sous l’égide de pitta. Dès lors qu’il est en équilibre, pitta est une source d’intelligence et de compréhension, il nous aide à faire la part du juste et du faux. Un excès de pitta conduit à la colère et à la haine. 

• Kapha , issu de terre et d’eau, crée la structure physique du corps – les os, les muscles, les tendons – et lie ensemble les parties du corps. Kapha alimente le corps en eau, lubrifie les articulations, humidifie la peau, renforce la résistance du corps, aide à soigner les blessures et confère de la force biologique. Associé aux émotions, kapha s’exprime en amour, en compassion et en sérénité. S’il est déséquilibré, il aboutit à la léthargie, à l’attachement et à l’envie. 

La composition d’union de l’équilibre des doshas est influencée par le régime alimentaire et le mode de vie. Les médecins ayurvédiques donnent conseil et prodiguent des traitements en vue d’assurer l’équilibre doshique. 

Le yoga est l’un des grands moyens d’équilibre des doshas. Il existe une littérature grandissante qui se consacre à la façon d’adapter sa propre pratique du yoga aux doshas, ce qui reste une entreprise délicate face à la diversité des types doshiques au sein de la plupart des groupes d’élèves. 

 

Les typologies d’êtres « vata » – personnes emplies d’air, plutôt sèches, froides, souples quand elles sont jeunes, mais généralement raides et portées à l’arthrose quand elles avancent en âge – tirent partie d’une exploration des postures plus graduelle et régulière, à l’aide d’un mouvement très lent au cours de leurs salutations au soleil, avec une attention portée davantage sur l’assimilation des postures debout et d’équilibre, et une persistance plus longue que la plupart des pratiquants dans les asanas profonds. 

 La nadi shodhana (respiration à narines alternées) devrait être pratiquée de façon douce et routinière en insistant sur la narine droite le matin pour l’énergie et la chaleur et la narine gauche la nuit pour prodiguer calme et sommeil. 

Les « pittas » tendent à générer de grandes pressions en axant sur des entraînements forts, vigoureux. Par la recherche de l’équilibre, les pittas bénéficieront aux élèves en les détournant de leurs tendances à la compétition, en privilégiant des asanas comme pratique rafraîchissante, nourrissante et relaxante. Vos élèves pittas trouveront du positif dans une posture plus longue plutôt que de passer rapidement à la suivante, surtout après des suites fortes, attentifs à se relaxer et à se débarrasser de la tension. Au lieu de s’orienter vers une pratique tendue qui va générer une sueur abondante, les « pittas » seront plus avisés de bouger lentement et d’apprendre à se relaxer en profondeur par une pratique ralentie et consciente. Des pranayamas rafraîchissants comme le sitali sont de nature à venir en aide par un équilibre plus profond, qui donnera le moyen aux élèves de quitter la pratique dans un esprit apaisé, plus clair, dans un corps allégé, mieux relaxé. 

Les types « kaphas », par leur tendance à la léthargie et l’inertie de mouvement, tireront davantage parti d’une pratique privilégiant le réchauffement et la fluidité pour stimuler leur métabolisme et la circulation. Entamer la pratique par un pranayama de montée en chaleur de type kapalabhati aidera les types « kaphas » à mobiliser leur énergie en vue des asanas. En commençant par des suites fluides simples pour activer la chaleur corporelle et favoriser l’écoulement de l’énergie, les élèves « kaphas » gagneront à développer des suites d’asanas soutenus qui exigent (et donc induisent à cultiver) force et endurance. Des suites de postures debout qui impliquent des variations d’ouvertures du cœur favorisent les « kaphas » par une circulation stimulée et la mise en mouvement du mucus. Des suites d’inclinaisons soutenues augmentent à leur tour la circulation et le mouvement de l’énergie dans la poitrine et dans la tête : l’énergie y trouve un meilleur équilibre et le mental éclairci une stimulation.

 

En Ayurvéda, on estime que chaque personne, c’est-à-dire chaque ensemble corps-âme- esprit, constitue un tout unique dans l’Univers. Un peu comme la science moderne a pu le démontrer en prouvant l’unicité de l’ADN de chaque individu. Aussi, dans les soins ayurvédiques, cette différence n’est jamais négligée, et chaque individu aura une prescription unique, car ce qui marchera pour l’un ne fonctionnera pas nécessairement pour un autre. 

Ainsi, on ne vise jamais à traiter une maladie par un traitement qui lui est propre, mais à rétablir l’état de santé, à prévenir les maladies d’une personne particulière, en lui prodiguant des soins spécifiquement conçus pour elle. 

De la même manière, on ne peut pas dissocier le fonctionnement de l’Homme de son environnement. Ceci est un des préceptes de base de l’Ayurvéda : tout ce qui apparait et se produit dans l’univers externe (macrocosme), existe, apparait et se produit également au sein de chaque être compris dans cet Univers (microcosme). 

L’Humain, en tant que produit issu de la Conscience Cosmique, ou Prakruti, est fait des mêmes éléments et énergies que tout ce qui existe dans l’Univers. 

Du fait que l’Homme est un tout Corps-Ame-Esprit, il serait conseillé – selon la sagesse yogique - la pratique conjuguée de : l’Ayurvéda, du Yoga et du Tantra, afin d’atteindre un équilibre parfait.

Chacune de ces pratiques couvre un aspect diffèrent et bien défini de cette quête du savoir, du bien-être et de la longévité : 

Le Yoga: la science de l’Union avec le Divin, c’est le domaine de l’Esprit, de la Conscience. 

Le Tantra est la façon de ressentir et expérimenter les énergies qui nous animent, c’est le domaine de l’Ame. 

L’Ayurvéda, enfin, la science de la Vie, nous apprend à prendre soin de notre corps. 

 

LES CINQ ÉLÉMENTS - cosmologie

Comme nous l’avons vu plus haut (voir HISTOIRE - COSMOLOGIES DU YOGA), les forces et objets naturels du macrocosme - le soleil, la lune, la pluie, l’espace, les planètes, le feu, les étoiles, le vent, la terre - sont présents dans le corps sous une forme légèrement modifiée. 

Ce qui se passe en externe a des conséquences sur l’interne. 

Mais de quoi est formé le macrocosme ? 

Voici comment a été formé l’Univers et ses éléments fondamentaux selon la mythologie tantrique.

Au commencement, était la Conscience Cosmique qui se mit à vibrer, et ses vibrations en se propageant dans le premier élément, l’Éther, créèrent le son. Le premier élément, sous l’effet de ces phénomènes, commença à se mouvoir, se déplacer, créant ainsi l’Air, le second élément. 

Le mouvement de l’Air créa des frictions, et de ces frictions naquit une chaleur. Les particules de chaleur en s’entrechoquant créèrent des étincelles, puis une intense lumière, et ainsi naquit le Feu, le troisième élément. Sous la chaleur de celui-ci, certains éléments de l’Éther se liquéfièrent formant l’Eau, le quatrième élément, et puis se solidifièrent formant la Terre, le cinquième élément. 

L’Éther est donc le premier élément fondamental, et de lui sont nés les quatre autres éléments fondamentaux : l’Air, le Feu, l’Eau et la Terre. L’Univers est un ensemble infini de mélanges en proportions différentes des cinq éléments : Terre, Eau, Feu, Air et Éther. Chacun de ces éléments étant lui-même considéré comme un tout, comprenant les quatre autres éléments, dans une proportion moindre. 

Prenons l’exemple de l’Eau : dans son état solide, l’élément Terre est prédominant, mais en se réchauffant sous l’action du Feu qu’elle contient, l’eau fond, retournant ainsi à l’état liquide. Quand l’effet du Feu s’intensifie, elle passe à l’état de vapeur, l’Air est alors prédominant, et celui-ci se dissout et disparait ensuite dans l’Éther. 

Si on remonte donc à l’origine, les éléments fondamentaux sont le produit de l’énergie vibratoire produite par la Conscience Cosmique. Ils forment toutes les matières existantes : la matière est donc énergie

Intéressons-nous maintenant de plus près au corps humain. 

Comme nous l’avons vu, chaque être humain est un microcosme composé des 5 éléments fondamentaux de l’Univers.

Voyons comment ceux-ci se manifestent en lui. 

Aakash : l’Éther 

L’Éther, le premier élément, représente l’espace vide, l’espace qui peut être rempli, celui qui dans notre corps est organisé en un réseau de grandes artères et de minuscules vaisseaux, mais aussi la bouche, le nez, la trachée, le thorax, l’abdomen, ou les cellules. Comme c’est par lui que se propage le son et les vibrations, on le rattache à l’ouïe. L’oreille est son organe sensoriel, et l’appareil phonatoire en est l’organe moteur. 

Vaayu : l’air 

L’Air, le second élément, est la force qui dans l’invisible, induit des changements visibles. Il confère le mouvement des muscles, les battements du cœur, l’expansion et la compression des poumons, les mouvements intestinaux... L’Air est rattaché au sens du toucher, son organe est la peau, et son organe moteur est la main. 

Agni : le Feu 

Le Feu, troisième élément, est la source du métabolisme, il se situe dans le système digestif, dans la matière grise et les cellules du cerveau. Il se manifeste par une intelligence vive. Les processus de digestion, de pensée, de régulation de la température du corps, ainsi que la vision, sont gouvernés par cet élément. La lumière étant perçue par la rétine, le sens du Feu est donc la vision, son organe sensoriel l’œil, et son organe moteur le pied. En effet, le pied nous permet de nous déplacer, mais il a besoin de l’œil pour décider d’une direction. 

Jal : l’Eau 

L’Eau, le quatrième élément, est dans nos secrétions digestives, nos glandes salivaires, le mucus, le plasma sanguin, ou le cytoplasme de nos cellules. L’eau est rattachée au sens du goût, son organe sensoriel est la langue, et son organe moteur est l’appareil génital. En Ayurvéda, on appelle parfois l’appareil génital la langue inférieure, tant on estime que ces 2 organes sont liés. 

Prithvi : la Terre 

La Terre, le cinquième élément, le seul solide, prédomine dans nos os, cartilages, ongles, muscles, tendons, peau et cheveux. Le sens qui y est rattaché est l’odorat, l’organe sensoriel est le nez, et l’organe moteur est l’anus, dans sa fonction d’excrétion. Les rishis affirment que les personnes constipées présentent généralement une gêne respiratoire et un odorat modifié. 

 Sources principales: Mark Stephens, L’enseignement du yoga; Ronald Steiner et Anna Trokes, Yoga Perfectionnement; Le guide complet du yoga, Mark Kan; Stéphane Le Colas, Les chakras: ce qu’ils sont vraiment;

Si vous souhaitez des conseils de lectures, je reste à votre disposition par mail.